Fête de la musique...
Aujourd'hui, 21 juin, c'est la fête de la musique.... le jour qu'a choisi maman pour nous quitter il y a trois ans.
Je voulais lui faire un petit coucou.
Quand je dis choisi, le mot n'est pas vain.... depuis la mi-mai nous étions prêts à son départ, mais elle a résisté jusqu'à l'ultime, aujourd'hui je suis persuadée qu'elle se rattachait à la vie, tant elle était consciente de la présence des siens à ses côtés bien qu'elle fût en institution, son choix, depuis quelque dix ans.
Une résistante ! 93 ans quand même... un exploit quand on pense qu'elle avait eu une méningite à 8 ans dont elle en était sortie, à l'époque c'était extraordinaire. Elle me racontait d'ailleurs se souvenir que son père, lui avait mis sur le front, un pigeon coupé en deux, vivant (oui, je sais âme sensible s'abstenir), autre temps, autre remède. Une fragilité tout le reste de sa vie. Pourtant mon père qui n'avait jamais rien eu a été emporté dans la soixantaine par ce qu'on appelle maintenant pudiquement une longue et cruelle maladie. Et puis aussi une douleur... la perte d'un enfant.
Pendant un long temps de vie, j'ai été persuadée que j'avais peu de points communs avec elle, elle devait d'ailleurs penser la même chose. J'avais bien plus d'affinités avec mon père. Elle pensait qu'elle ne pourrait pas compter sur moi dans le futur, je pensais que je comptais moins pour elle que mon frère ; mais que d'amour cependant elle m'avait dispensé pendant mon enfance, qu'importent les fessées, les claques, les couchers au lit sans souper (bon, quelquefois je le méritais), la somme d'amour était bien supérieure qui me fait dire que j'ai eu une enfance heureuse.
Et puis, à l'hiver de sa vie, c'est curieux cela, mais c'est l'institution qui nous a rapprochées, nous nous sommes découvertes dans ce que nous étions réellement. Nous nous aimions cela n'était pas nouveau, soudain nous nous comprenions. Et dix ans ont passé ainsi jusqu'à ce 21 juin où la musique pour elle s'est arrêtée.
Parce que la musique elle l'aimait, la danse elle l'aimait encore plus. Qu'elle ait choisi de partir ce jour là, un dernier clin d'oeil en musique, qui a mis un peu, que dis je, beaucoup de lumière pour sa dernière sortie. Pour moi, elle reste associée à un évènement festif, une tristesse allégée, comme un hymne à sa jeunesse passée. D'ailleurs mon frère et moi partageons cette sensation. Une dernière image dans la fête du jour. Un symbole.
PS : Un fond musical comme elle l'aurait aimé ! (plutôt accordéon que violon)